Janvier est revenu, tranchant avec l’ambiance des vacances, joyeuses et festives malgré les courses de dernière minute, avec son cortège d’obligations incontournables, de train ou de bus à ne pas rater, d’embouteillages à subir. Avoir et obtenir tout, tout de suite.

Retour à notre quotidien pressé est stressant, en somme, mais rien qui ne nous empêche de réfléchir à ces horaires qui nous sont imposés et à cette urgence que nous sommes souvent les premiers à exiger.

C’est ce que je vous invite à faire en lisant La course ou la ville, un très court opus de la récente collection « Raconter la vie » des éditions du Seuil.

Ce sont les vies des chauffeurs-livreurs qu’Eve Charrin nous invite à découvrir : celle de ceux qui nous font râler à toute heure parce qu’ils sont mal garés, encombrent la rue et les trottoirs avec leurs camions et leurs colis, font du bruit quand on ne veut que le calme, n’arrivent jamais à l’heure et toujours au mauvais moment.

Ces quelques tranches de vie nous font entrer dans les coulisses. Levés avant tout le monde, il leur faut supporter chaque jour nos récriminations, coups de klaxons et parfois insultes, nos absences et notre mauvaise humeur. Les livreurs de pizzas et autres sushis à scooter conduiront toujours aussi mal, mais n’est-ce pas nous qui leur imposons ce rythme pour combler nos estomacs criant famine ?

La course ou la ville. Oui, nos vies en dépendent.

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