Zoom sur les littératures américaines

La vision de Francis Geffard, directeur de la collection « Terres d’Amérique » chez Albin Michel

Il était là, le samedi 23 novembre pour nous présenter les littératures américaines. Qui donc ? Francis Geffard, directeur de collection chez Albin Michel et fondateur du festival America à Vincennes. Il n’a pas vraiment parlé d’auteurs…mais ce n’est pas grave, car il nous a transportés à travers l’Histoire passionnante des États-Unis…. Et si vous voulez découvrir les auteurs des collections Terres d’Amérique et Terre indienne, feuilletez donc notre brochure !

L’Europe doit ce qu’elle est aujourd’hui à la découverte de l’Amérique. En 1492, Mexico est une ville évoluée, très peuplée et qui possède le tout-à-l’égout. Sans le pillage des cultures incas, l’Europe n’aurait pas connu au 16eme siècle l’essor qui fut le sien. De plus, la découverte de la pomme de terre, du maïs, et d’autres légumes vont permettre d’éviter les famines, ce qui va inverser les courbes de natalité en Europe, diminuer la mortalité infantile et augmenter l’espérance de vie.

Plusieurs genres littéraires apparaissent

- Les récits de voyage et d’exploration. Une terre magnifique, luxuriante, des paysages grandioses, vides d’habitants. La possibilité de s’expatrier, de sortir du servage, de la disette, des guerres, des maladies. La circulation des humains, des animaux, des plantes. Telles en sont les thématiques.

- Les récits d’essence politique. Les sociétés indiennes sont des sociétés de liberté. Idéaux révolutionnaires, idées ramenées en France par Thomas Jefferson, Benjamin Franklin que l’on retrouve chez Montaigne, Rousseau, Diderot et Voltaire.

- Une littérature religieuse. Naissance d’une mythologie de l’Amérique « nouvelle Babylone ». Possibilité que Dieu offre aux hommes de tout recommencer à zéro. D’où la place de la bible dans la culture américaine. Et les références aux thématiques de la bible dans Steinbeck, John Ford, Frank Capra etc…Pays de toutes les religions. Au Sud plutôt catholique, au Nord plutôt protestants.

L’écrivain américain, entre la « marge » et l’université

Aujourd’hui, il y a un grand brassage culturel avec le melting pot. Des écrivains d’origine éthiopienne, chinoise, libanaise, sont publiés. La grande tentation de l’Amérique demeure, c’est le repli sur soi. Ce qui a ramené l’Amérique vers le monde, ce sont les attentats du 11 septembre et le développement d’internet. A la différence de la France ou l’écrivain est « sacralisé », l’écrivain américain est à la marge de la société. Il peut dénoncer le système car il n’en fait pas partie.

Aux Etats-Unis, l’Université exerce un rôle clef. Les écrivains y donnent des cours. Tous ceux issus de « la littérature des diversités » enseignent sans problème aux Etats-Unis, comme ce fut longtemps le cas de Toni Morrison. Il existe aussi aux Etats-Unis, le MFA (Master of Fine arts), diplôme en littérature et écriture. Des écrivains renommés comme Joyce Carol Oates y enseignent l’écriture.

Le prochain Festival America aura lieu en septembre 2014. Le thème sera les liens entre la France et les Etats-Unis avec les écrivains de l’Acadie, du Québec, du Manitoba, du nouveau Brunswick qui continuent d’écrire en français. Pour un auteur américain, être invité en France, c’est une consécration !

Encore merci à Francis Geffard d’avoir fait le détour par Antony, ce fut une très belle rencontre, vivante et chaleureuse.

 


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